Collé sur ma platine – Kate Bush : Babooshka

Pas d’exploration en terre australienne, ni de reportage sur les primaires républicaines aux Etats-Unis. Aujourd’hui, direction la pop mainstream  des années 1980, mais déclamée par une artiste talentueuse, Kate Bush.

« Who you gonna call ? Cloudbusters ! »

Je ne vais pas de nouveau vous parler de ma hantise de la décennie musicale de ma naissance (ici par exemple). Mais quand notre âge n’est encore composé que d’un seul chiffre, certaines images peuvent marquer.

Mise en abyme.

Un téléviseur SECAM (sans prise péritel dans les années 1980…), une réception hertzienne. Une image en définition standard. Un son mono qui pouvait arracher une mono-aile de mono-mouche. Dans un contre-jour de folie, une femme très peu vêtue (à cet age, oui, c’est très peu vêtue)) agite ses bras dans une langue étrange. Un homme à la voix grave hulule un « ba-bouche-ka » de temps en temps. Les modulations vocales frottent les oreilles avec un foulard de soie.

Le flou dansant

Petit aparté sur les clips vidéo de Mme Bush dans les années 1980 : grain de folie, chorégraphies flippantes. Son image est immuable, cheveux longs et flammes, mascaras… Si vous êtes fans/courageuses-eux/inconscientes-ients, vous pouvez visionner la playlist ci-dessous.

L’empreinte de la babouche

Pourquoi choisir cette chanson ? Pour ne pas tourner autour du pot, le premier album « The Kick Inside » est le meilleur (avis personnel tout ça). Mais comme vous avez pu le voir au-dessus, « Babooshka » m’a marqué visuellement d’abord. Ensuite, ce chant haut perché a été le catalyseur pour placer cette mélodie et ce refrain dans ma mémoire à long terme.

Mais je me rendis compte que je n’étais pas le seul. (tension, suspens, caméra gros plan sur le regard).

Pendant une discussion (certainement très) philosophique sur la place de la chanteuse dans les groupes des années pré-90’s, le nom de Kate Bush apparu. Et le clip de « Babooshka » suivit très rapidement sur le téléphone d’#ElleCEstPrune.

Cette chanson est une madeleine parfumée aux zestes de mon enfance télévisuelle, radiophonique et sensuelle. Outre le petit short doré ou le fuseau noir moulant, ce sont les modulations de la voix qui jouent avec l’épine dorsale et la peau (voix, doigts, à quelques lettres près). J’avais abordé dans un ancien article la spatialisation auditive. Je parlerai dans le cas de « Babooshka » d’un chant tactile, comme les caresses qui électrisent la peau, comme les mots qui mettent en feu la moelle épinière. Et sans connaître le sens des paroles (Une femme veut tester son mari en se faisant passer pour une autre femme, son « elle » d’avant le temps et les larmes), on ressent cette tension amoureuse et sensuelle.

Les bruits de verre cassé ponctuent rythmiquement certaines parties, en particulier la fin de la chanson. Verre brisé par la colère ou glace sans tain qui se fendille enfin ?

J’espère en tout cas que ce petit billet vous aura donné envie de réécouter Mme Kate Bush. « The Kick Inside », ou « The Dreaming » par exemple.

4 réflexions sur “Collé sur ma platine – Kate Bush : Babooshka

  1. Gros souvenirs pour moi aussi, mais seulement à la radio vu que la télé nous était plus ou moins interdite. Faudrait que je me penche sur la question : quel est mon premier choc acoustico-visuel à moi ?
    Sinon, j’avais pas mal écouté Aerial en son temps, et je m’y étais pas mal attachée. Mais sûr que c’est moins psychédélique que ses vieilles vidéos 😉

    1. Aerial, ou le comeback gagnant dans les années 2000.
      Les années MTV ont fait exploser le concept de la chanson qui illustre un super clip. Un de mes chocs visuels dans les années 90 fut le clip de Soundgarden – Black Hole Sun, où le côté « vie plastique – réchauffement de la planète – groupe à grosses guitares » m’avait secoué.

      1. Moi j’ai été fan des studios Aardman avant l’heure et sans le savoir en adulant Peter Gabriel et Sledgehammer (un clin d’oeil à la dame ;-))… mais je continuerai à chercher plus loin, il doit y avoir plus honteux. Même que ça pourrait faire un billet, non ?

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